L'église de Rocquemont a pour patron principal Saint-laurent de Rome et pour patron secondaire, Saint-Denis de Paris. Elle a été bâtie vers 1130 à la fin de la période romane. Elle comprenait une nef unique et un chœur à chevet plat de deux travées, la première servant d’assise au clocher, selon un schéma courant dans les églises rurales au Moyen Age.
Le chœur est d’un grand intérêt en raison des deux voûtes d’ogives qu’il conserve et qui sont contemporaines de celles de Morienval. Les ogives adoptent un profil carré à arêtes chanfreinées, comme dans plusieurs voûtes d’ogives du Beauvaisis de la première moitié du 12ème siècle. Les retombées se font, soit sur des consoles nues, soit sur des dosserets. Le fait que ceux-ci ne soient pas disposés dans l’axe des ogives mais parallèlement aux murs; que les voûtains soient très bombés et que leur appareillage soit réalisé perpendiculairement aux ogives et non aux arcs encadrant la voûte plaide en faveur d’une date de construction dans les années 1130 au plus tard. Le chevet est classiquement percé d’un triplet, d’un très bel effet depuis l’intérieur de l’église.
A l’origine, il semble que le clocher, de plan rectangulaire, ne comportait qu’un seul étage de baies, dont subsistent encore celles s’ouvrant au nord et au sud. Elles sont à moitié masquées par les chapelles plus tardives formant comme un faux-transept et soulignées par une moulure biseautée. C’est en effet une corniche qui termine la tour et non une simple moulure comme cela aurait été normalement le cas si un autre étage avait été initialement construit. Il était coiffé d’une bâtière, comme aujourd’hui. Quand les deux chapelles furent construites, au milieu du 13ème siècle, on opta pour une solution économique consistant à ouvrir deux baies dans les pignons ouest et est au lieu de construire un étage supplémentaire comme cela se fit bien souvent.
Voici le lien vers 2 vidéos réalisées par l'association pour la restauration de l'église de Rocquemont présidée par Alexis de Bertier :
En se rendant vers le portail de l'église, on passe près de la croix de cimetière, qui date du XVIe siècle. Elle a été inscrite monument historique par arrêté du 26 janvier 2007. Le Christ en croix est mutilé ; au revers, le crucifix arbore un vieillard barbu. Les quatre branches de la croix sont reliées par des volutes. La croix est placée sur un haut fût monolithique, qui repose sur une base octogonale à tore aplati et ressaut chanfreinée. Cet ensemble trône sur un piédestal à gradins de plan circulaire, dans lequel un autel de pierre est intégrée.